György Ligeti
1992, György Ligeti observe le paysage qui défile sous ses yeux depuis un train.
Peut être le compositeur se remémore t-il le cheminement d’une vie marquée par des blessures qui l’ont conduit à l’exode ? Comme beaucoup de hongrois, György Ligeti naît en Transylvanie, berceau historique magyar, attribué à la Roumanie à la fin du premier conflit mondial. Il y subit l’humiliation des lois ségrégationnistes à l’encontre de la communauté juive. Installé à Budapest après la Seconde Guerre Mondiale, il connaît la brutalité du régime stalinien de Ràkosi. La répression soviétique au soulèvement de 1956, l’amène à fuir en Occident, en Autriche puis en Allemagne.
Type (Documentaire / Documentaire fiction / Série documentaire)Documentaire GenreArts & culture CollectionCompositeursÉcrit parArnaud de Mezamat, Judit Kele, Michel FollinRéalisateurMichel FollinAvec le soutien du CNC, Communauté de l'Audiovisuel de Belgique, Direction de la Musique et la Danse, Eurimages, FAVIAnnée1993Durée60min
Ce polyglotte éclectique a ancré sa musique dans la tradition musicale hongroise, des mélodies populaires à l’héritage de Bartok, mais il s’est aussi confronté aux recherches de l’avant garde musicale des années cinquante à Cologne et Darmstadt, pour aboutir à un style original fondé sur la continuité sonore. « Il part de l’émiettement du discours instrumental traditionnel, le reconstruit à la loupe, articulant en nuages suspendus de subtiles micro-structures rythmiques. »
Comme il le dit lui même, sa musique donne l’impression d’un courant continu qui n’a ni début, ni fin. « Sa caractéristique formelle est le statisme mais derrière cette apparence, tout change constamment. »
Dans ses récentes orientations, Ligeti a assimilé les musiques d’Amérique du Sud et d’Afrique, les expériences des musiques répétitives contemporaines, pour les fondre dans ses formes musicales personnelles, incluant des couches sonores très complexes. Il a ainsi abouti à des phénomènes acoustiques très efficaces et très beaux.
L’illustration permanente des propos de Ligeti par l’image du séjour en train, permet au spectateur de comprendre et d’accéder encore plus facilement à cet univers musical. Car, plus qu’un prétexte, ce voyage est une véritable réflexion sur le temps et la musique de Ligeti. Celle-ci imprègne le film, aboutissant à un paysage sonore jalonné par les œuvres les plus significatives du compositeur. Certains extraits sont interprétés à l’écran : le Continuum pour clavecin, les pièces pour deux pianos et les irrésistibles Nonsense Madrigals composés récemment.
La presse en parle
Michel Follin a réussi un magnifique exploit : laisser toute sa place à l’homme, à sa parole, sans sacrifier l’espace à la musique. (…) De son empyrée Wolfgang y jettera sûrement un œil.
Télérama