Rosé, la révolution de palais

Qu’est ce qui fait un bon vin ? Et qui même pourrait le dire ?

Il y a peu de temps encore, seuls quelques experts s’arrogeaient le droit d’y répondre et réservaient leurs critiques à des rouges ou des blancs. Le rosé était lui épargné car les plus influents d’entre eux, le célèbre Robert Parker en tête, estimaient que ce n’était pas un vrai vin, voire pas un vin du tout.

Jusqu’en 2013. Le Château Miraval, devenu célèbre grâce au couple glamour que formaient ses propriétaires Brad Pitt et Angelina Jolie, entre par surprise dans le palmarès du Wine Spectator. Voici donc le premier rosé qui peut se vanter d’être parmi les « 100 meilleures bouteilles du monde ». C’est une petite révolution dans l’univers du vin, menée une fois de plus par des Américains.

Depuis, le rosé est partout : de la glacière du camping aux terrasses tropéziennes, du barbecue entre amis aux soirées branchées, des « wine afterwork » aux pique-niques estivaux, des plus petites aux plus grandes tables. Alors même que l’on n’y voyait qu’une simple couleur marketing, comment le rosé a-t-il pu devenir un vin à part entière ? Un vin que l’on consomme surtout l’été, surtout à l’apéro, et qui surtout ne se garde pas… A l’opposé des caractéristiques d’un bon rouge, tannique, plus difficile d’accès, ou d’un bon blanc séduisant par son acidité et qu’on laisse gentiment vieillir. A l’opposé d’un vin sérieux, donc.

Le goût des consommateurs a-t-il évolué, ou celui de ces vins ? La psychologie des premiers, ou la physiologie des seconds ? Ou est-ce encore le profil des acheteurs qui a changé ? Il nous fallait mener l’enquête sur cette révolution de palais entre la France et les Etats-Unis.