Les Rajahs Blancs

Le récit traite évidemment de ces personnages hors du commun qu’étaient James, le fondateur, aventurier et chasseur de pirates, ou Charles le paternel souverain. Il les replace dans l’environnement exotique des fabuleuses mers du Sud et de l’île de Bornéo, la plus vaste de l’Insulinde, couverte de jungle et peuplée de groupes ethniques comme les Dayak et les Punan.

Par leur politique tolérante, leur comportement à l’égard de la population autochtone et leurs rapports avec les chefs et rajahs locaux, comme avec les agents de la Couronne, ils ont écrit une histoire originale qui ne saurait pourtant être dissociée de celle de l’empire britannique, dont elle est restée partie intégrante, jusqu’à la décolonisation. Elle en traverse les grandes périodes, marquées par les évolutions internes et les fractures des guerres mondiales qui ont conduit à l’émancipation des peuples colonisés.

L’enjeu de ce film est double : raconter une page méconnue et totalement atypique du colonialisme européen, une utopie qui, par bien des aspects, est incroyablement moderne. Mais aussi revisiter cette période charnière qui voit l’avènement et l’effondrement des grands empires d’occident, et le mise en place progressive des grandes lignes de force qui structureront les grands équilibres mais aussi les lignes de fracture de la fin du XXème siècle.